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Les deux tiers des habitants de la planète souffrent de difficulté d’accès à l’eau potable. Michel Poyet, lui, a inventé Eauxygen : une machine destinée à changer leur vie. Entretien avec celui qui veut ré-hydrater des vies.


Depuis une dizaine d’années, une poignée d’inventeurs disséminés aux quatre coins du monde cherchent des solutions pour « fabriquer » de l’eau potable à moindre frais afin de l’apporter dans les pays les plus arides. Avec Eauxygen, le Français Michel Poyet, directeur de Water World Solution, a trouvé ! Sa machine aspire l’eau disponible dans l’air, la purifie et la rend buvable.



Comment vous est venue l’idée d’Eauxygen ?


Au lendemain des attentats du 11 septembre, on craignait que des terroristes veuillent polluer les réserves d’eau en France. En réponse à la menace, j’ai imaginé un système de décondensation : récupérer l’eau dans l’air. Je suis parti du principe des déshumidificateurs mais j’ai beaucoup travaillé pour rendre abordable le prix de cette eau potable à un coût énergétique faible et avec un délai de réfrigération court. Avec un déshumidificateur, ce serait entre 10 et 15 euros le litre pour comparaison.


De quand date le premier prototype ?


J’ai terminé le premier en 2003 et j’ai tenté de le faire produire en Chine. Une grosse erreur : sur 1000 machines, 999 ont eu une panne ! Lorsque j’ai cherché des financements en Europe à partir de 2006, personne n’était vraiment intéressé, on me prenait un peu pour un dingue. Aujourd’hui, après bien des épisodes rocambolesques, la machine existe pour de bon. À vrai dire, il y en a même deux. La version domestique Eauxygen One peut produire 10 à 15 litres d’eau par jour et coûte environ 2 500 euros ; la version industrielle, Eauxygen Two peut générer entre 1 000 et 3 000 litres quotidiens.


En associant plusieurs machines, on peut même monter à 10 000 litres. Des Saoudiens nous ont justement demandé de leur produire une machine avec cette capacité. Elle sera unique et fera 70 mètres de long !



Ce sont d’ailleurs plutôt des machines destinées à l’export, non ?


Nos machines concernent les populations vivant dans une bande qui s’étend sur 4 000 kilomètres au-dessus et en dessous de l’Équateur. Cette zone couvre l’Afrique, l’Inde, la Chine, l’Australie, le Golfe du Mexique, une partie des États-Unis… Soit 2,5 milliards de personnes souffrant de difficultés d’accès à l’eau potable. La raison est simple : presque toutes les nappes phréatiques sont à sec ou polluées. Avant la guerre en Libye, le gouvernement local était intéressé. C’est l’exemple typique : une des plus grosses nappes avec une super qualité d’eau s’étend jusque sous la Tunisie et l’Algérie. Malheureusement, ils n’ont pas entretenu les pipelines. Résultat, cette eau est saturée de pétrole et c’est irréversible. Et il y a des situations analogues partout dans le monde.


Concrètement, comment fonctionne votre machine ?


On crée un choc thermique entre un air chaud et humide qui va rencontrer un évaporateur froid, autour de sept degrés. La vapeur d’eau récupérée est alors transformée en liquide, filtrée, rafraîchie ou chauffée et elle devient consommable. Pour un mètre cube d’air aspiré, avec un taux d’hygrométrie de 60%, on va récupérer entre 10 et 22 grammes d’eau. C’est très faible. Il faut donc en aspirer beaucoup. Les gens nous disent parfois : « Mais vous allez assécher l’air ? » Évidemment, non ! Toute l’eau consommée est redistribuée dans l’air. Les humains, avec la transpiration, les plantes par évaporation naturelle… Le seul vrai risque, à long terme, serait que les océans et les mers s’assèchent.


2,5 milliards de personnes n’ont pas accès à de l’eau potable parce que les nappes phréatiques sont polluées

Et c’est une machine entièrement made in France aujourd’hui ?


Les machines Eauxygen Two sont disponibles et fabriquées en Bretagne. Nous répondons à toutes les demandes partout dans le monde. Notre défi désormais est de produire Eauxygen One (la version domestique qui coûte environ 2 500 euros) en France aussi, à échelle industrielle. C’est en cours ! Notre objectif est bien sûr d’en vivre, mais nous voulons aussi créer une machine avec une consommation énergétique zéro que l’on installera dans des villages et des écoles de certains pays de manière à ce qu’ils puissent créer des potagers, etc. Pour nous, c’est tout aussi important.




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